Messagerie 1 L’Écritoire - Numéro 0
FAMILLE ET PARENTALITÉ
NOTRE ÉDITORIALISTE : ADELINE LAQUERREFAMILLE ET PARENTALITÉ Crédit photo : SHA-Fond Bernard CossetteCrédit photo : Maison de la famille de Val-d’Or
FAMILLE ET PARENTALITÉPhoto gracieuseté Isabelle LefebvreDessin Anouk 4 ans
VOX POPCrédit photo : Guillaume Piron
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>ĞƐDĂŝƐŽŶƐĚĞůĂ&ĂŵŝůůĞ͕ƵŶĞƌŝĐŚĞƐƐĞŝŶĞƐƚŝŵĂďůĞƚƌĂǀĞƌƐŶŽƚƌĞďĞůůĞƌĠŐŝŽŶ͕ŶŽƵƐƌĞƚƌŽƵǀŽŶƐŚƵŝƚDĂŝƐŽŶƐĚĞůĂ&ĂŵŝůůĞ͕ƐŽŝƚăŵŽƐ͕ă>Ă^ĂƌƌĞ͕ăDĂůĂƌƚŝĐ͕ăZŽƵLJŶͲEŽƌĂŶĚĂ͕ă^ĞŶŶĞƚĞƌƌĞ͕ădĠŵŝƐĐĂŵŝŶŐ͕ăsĂůͲd’Or et à VilleͲDĂƌŝĞ͘ŝĞŶƋƵĞĐŚĂƋƵĞ ŵŝůŝĞƵ Ăŝƚ ƐĂ ƉƌŽƉƌĞ ĐŽƵůĞƵƌ Ğƚ ƐŽŶ ŝĚĞŶƚŝƚĠ ƵŶŝƋƵĞ͕ ŶŽƵƐ ĂǀŽŶƐ ƚŽƵƐ ƵŶĞ ŵŝƐƐŝŽŶcommune, soit celle d’accompagner les familles à toutes les étapes de leur vie et de jouer un rôle transversal dans l’amélioration du tissu social. Nos actions sont poƌƚĠĞƐ ƉĂƌ ĚĞƐ ǀĂůĞƵƌƐcommunes telles que l’accueil, l’ouverture, le respect, l’écoute, la reconnaissance des forces de chacun, l’innovation, l’égalité et la justice sociale. Trois fondements sont au cœur de notre ĂƉƉƌŽĐŚĞ: les milieux de vie, l’enrichissement de l’expérience parentale et l’éducation populaire. Le tout se traduit respectivement dans notre éventail de services et d’activités que voici͗Ͳ ĐƚŝǀŝƚĠƐƉĂƌĞŶƚƐͲĞŶĨĂŶƚƐ͗ŵŽŵĞŶƚƐƌŝĐŚĞƐĚĞƉůĂŝƐŝƌ͕ƐŝŵƉůĞŵĞŶƚƉŽƵƌġƚƌĞĞŶƐĞŵďůĞƉĂƌĞdžĞŵƉůĞĚƵďƌŝĐŽůĂŐĞ͕ĚĞƐĂƚĞůŝĞƌƐĚĞĐƵŝƐŝŶĞ͕ĚƵLJŽŐĂ͕ƵŶƉĂƌĐŽƵƌƐƐĞŶƐŽƌŝĞů͕ĞƚĐ͘dŽƵƚƉŽƵƌoutiller le parent et pour stimuler chacune des sphères de développement de l’enfant, et ce, ĚğƐůĞƉůƵƐũĞƵŶĞąŐĞ͖Ͳ ĐƚŝǀŝƚĠƐƚŚĠŵĂƚŝƋƵĞƐƉŽƵƌůĞƐƉĂƌĞŶƚƐ: information et partage d’expériences entre parents ƐƵƌ ƵŶ ƐƵũĞƚ ƉƌĠĐŝƐ ĐŽŵŵĞ ůĞƐ ƉĞƚŝƚĞƐ ŵĂůĂĚŝĞƐ ŝŶĨĂŶƚŝůĞƐ ŽƵ ĐŽŵŵĞŶƚ ĞdžƉůŝƋƵĞƌ ůĞconsentement à nos enfants. Les activités peuvent prendre la forme d’un caféͲparents, d’un programme ou d’un moment libre d’échanges entre parents (ŵŝůŝĞƵĚĞǀŝĞͿ͖Ͳ ZĞůĞǀĂŝůůĞƐ: ressource qui se rend à domicile pour accompagner le parent lors de l’arrivée du ŶŽƵǀĞĂƵͲŶĠ͘ůůĞŽĨĨƌĞĚĞů’aide à l’allaitement, de l’ĂĐĐŽŵƉĂŐŶĞŵĞŶƚăůĂǀĂĐĐŝŶĂƚŝŽŶ͕ĚƵƐŽƵƚŝĞŶĂƵdžƚąĐŚĞƐŵĠŶĂŐğƌĞƐ͕ƵŶƌĠƉŝƚƉŽƵƌƉĞƌŵĞƚƚƌĞĂƵdžƉĂƌĞŶƚƐĚĞƐĞƌĞƉŽƐĞƌ͕ĞƚĐ͖͘Ͳ ,ĂůƚĞͲƌĠƉŝƚ͗ƐĞƌǀŝĐĞƉůƵƐƋƵ’ĞƐƐĞŶƚŝĞůĚĂŶƐŶŽƚƌĞƐŽĐŝĠƚĠĞŶŵĂŶƋƵĞĚĞƉůĂĐĞƐĞŶŐĂƌĚĞƌŝĞ͘>ĞƐďlocs d’heures sont variés selon les milieux pour les parents désirant un moment de répit ŽƵƋƵŝƐŽŶƚăďŽƵƚĚĞƐŽƵĨĨůĞ͖Ͳ ƚĞůŝĞƌƐĚĞƐƚŝŵƵůĂƚŝŽŶƉƌĠĐŽĐĞ͗ůĞƐĞŶĨĂŶƚƐĂLJĂŶƚĚĞƐďĞƐŽŝŶƐƉůƵƐƉĂƌƚŝĐƵůŝĞƌƐŽŶƚůĞƵƌƉůĂĐĞdans les programmes de stimulation précoce pour réduire les retards avant l’entrée à la ŵĂƚĞƌŶĞůůĞ͘hŶĞĠĚƵĐĂƚƌŝĐĞŽƵƵŶĞŝŶƚĞƌǀĞŶĂŶƚĞůĞƐĂĐĐŽŵƉĂŐŶĞĚĂŶƐůĞƵƌĚĠǀĞůŽƉƉĞŵĞŶƚ͕toujours de concert avec le parent, premier éducateur de l’enfant͖Ͳ ƵŝƐŝŶĞ ĐŽůůĞĐƚŝǀĞ͗ ĨĂǀŽƌŝƐĞƌ ůĂ ƐĂŝŶĞ ĂůŝŵĞŶƚĂƚŝŽŶ Ğƚ ƌĠĚƵŝƌĞ ůĞƐ ĐŽƸƚƐ ĚĞƐ ĂůŝŵĞŶƚƐ ĞŶĐƵŝƐŝŶĂŶƚĞŶƐĞŵďůĞĚŝǀĞƌƐĞƐƌĞĐĞƚƚĞƐŶƵƚƌŝƚŝǀĞƐ͘>ĂĚĠĐŽƵǀĞƌƚĞĚĞĚŝĨĨĠƌĞŶƚƐĂůŝŵĞŶƚƐĞƚůĞDessins gracieuseté de la Maison de la Famille
Photo gracieuseté Cristian Guerrero
19 L’Écritoire - Numéro 0Pendant sept années, j’ai été à la maison avec mes enfants. Ils n’allaient pas à l’école et j’ai opté pour une approche très libre de leur éducation. S’il y a une image qui a ni par illustrer ce que j’ai ressenti en vivant au quotidien avec eux, c’est celle de petits ruisseaux. Des cours d’eau qui jaillissent, qui vivent, qui sont forts et qui savent où ils vont. Mon rôle n’a jamais été de creuser un lit pour que l’eau s’y engouffre, pas plus que de construire une digue pour atténuer sa force ou un barrage pour réduire son débit. Tout au long de leur enfance, je suis restée là, à marcher sur les berges, disponible et attentive. Ne pas interrompre, ne pas presser, ne pas diriger. Ou le moins possible. Laisser couler. Mon rôle variait selon la journée, selon le besoin. Parfois j’enlevais quelques pierres pour favoriser le courant, parfois j’indiquais un petit chemin que le ruisseau n’avait pas vu. Souvent, je me tenais au bord et je protais simplement du moment : entendre son gazouillis plein de vie ou admirer les mille reets du soleil qui le font scintiller. Quand, par réexe, j’essayais de détourner son cours, parce qu’il me semblait que ça serait tellement mieux là et non ici, le ruisseau avait une force de résistance étonnante! Ce n’est pas toujours facile, on voudrait diriger notre ruisselet vers un fond sableux et facile, on voudrait qu’il borde cette forêt-ci, qu’il ne manque rien de ce pays-là. Il faut se souvenir que l’eau n’interrompt jamais son travail et que, peut-être, à force de creuser doucement, elle empruntera un jour tous ces chemins. Comme parent, j’ai travaillé chaque jour à perdre mes réflexes de contrôle et d’autorité. Les enfants, comme les ruisseaux, ne sont jamais aussi heureux que libres et sauvages. Maintenant adolescent·es, ils·elles vivent d’autres expériences et d’autres dés. Ils vont à l’école secondaire et apprécient ce nouvel environnement. Tout comme moi, ils·elles sont reconnaissant·es de ces années d’enfance où nous avons exploré, erré, discuté, expérimenté. Ils ont eu du temps à la pelle pour développer leurs intérêts et établir un lien fort avec la nature. Quand on a un horaire hyper rempli, l’efcacité devient une obsession. Pas question que les petits ruisseaux fassent des détours et des méandres, tout cela prend beaucoup trop de temps ! On leur impose un rythme aliénant, tout comme on se l’impose à soi-même. J’ai travaillé fort à leur faire ressentir que toutes les formes d’intelligences et de talents ont leur rôle à jouer, que chaque force que nous avons contribue au monde de façon unique. Le plus loin possible des tests standardisés et des concours de précocité, ils ont eu un environnement riche et stimulant à explorer à leur rythme. Devenir leur propre personne. Chaque ruisseau trace un chemin unique dans le paysage. Lors de nos années à la maison, j’ai cultivé cet état d’esprit que j’avais déjà depuis le début de leur vie : être attentive et présente, leur proposer des activités variées, leur donner des outils pour exprimer leurs émotions et leurs besoins et, surtout, répondre à toutes leurs questions sur le monde. On a oublié qu’apprendre est un processus humain normal pour lequel notre cerveau est conçu. Nul besoin de programme et de contrainte pour être éduqué !Le monde regorge de richesses que les enfants auront toute leur vie à explorer. Comme des ruisseaux, ils inventeront leur propre trajet. Ils couleront avec force et liberté, riches de tous les paysages qu’ils auront parcourus.
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