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Histoires marrantes (et peut-être vraies!) de St. John’s

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RÉGION DE L’AVALON Histoires marrantes (et peut-être vraies!) de St. John’sCIRCUIT

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Liz Fagan (they/them) est un.e terre-neuvienn.e francophile depuis son plusjeune âge – une énergie débordante,une créativité littéraire originale et unepassion de feu décrivent Liz danstoute sa splendeur. Liz passa sonenfance à étudier la nature et lesmodes de vie de jadis, tel que lire levent comme le faisaient les pécheurs,à bâtir ses propres meubles, et àapprendre les vieux noms des lacs etrivières (que l’on ne trouve querarement sur les cartes de Google).En mettant toutes ces qualités auservice des touristes, Liz a donc crééun circuit à St. John’s dans lequel vouspourrez découvrir la capitale sous unnouvel angle déroutant! Liz souhaiteainsi apporter à chaque touriste uneexpérience personnalisée que lescartes géographiques n'offrent pas.Histoires marrantes (et peut-être vraies!) de St. John’sRÉGION DE L’AVALONPrésenté par Liz FaganL’ouvrage suivant est un extrait de son tour guidé.Si vous souhaitez faire le tour complet à l’aide deson guide, contactez Liz pour prendre rendez-vous: @lizfaganmusic (Instagram) www.lizthelinguist.ca

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Carte du circuit

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Chaque arrêt: nous prenons 20 minutes pour les histoires, questions et photos.Durée: 1h30 en bus. Si on débarque pour le faire à pied, cela pourrait prendre plus de 2h.Le port de St. John’s: 20 minutes.Arrêt 1-4: la nomenclature des rues, l’incendie de 1892 et le Goulot/Goulet.13 minutes à pied, 3 minutes en voiture (1 km). Les rues Harbour et Water: 20 minutes.Arrêt 5-8: le bâtiment Bowring, Newfie Bullet/Railway Coastal Museum, Apothecary Hall,Newman Wine Vaults.12 minutes à pied, 2 minutes en voiture (950m).La rue Duckworth: 20 minutes.Arrêt 9: Battery Café, Les Quatres Sœurs, Samuel Gilbert.20 minutes à pied, 3 minutes en voiture (1,4 km).Signal Hill: 20 minutesArrêt 10 : Signal Hill et la tour Cabot, Gugliemo Marconi, Dead Man’s Pond.34 minutes à pied, 6 minutes en voiture (2,7 km).Église anglicane Saint-Jean-Baptiste de St. John’s: 20 minutes.Arrêt 11: Jellybean Row, pratiques de l’époque, l’architecture.11 minutes à pied, 4 minutes en voiture (850 m).Le parc Bannerman: 20 minutes.Arrêt 12: son rôle dans l’incendie de 1892, le Folk Festival et aujourd’hui.Le circuit complet

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Extraits de la visite guidéeTout d’abord, je vous préviens que la plupart desrues sont nommées avec des termes pratiquesfaisant directement référence aux lieuxenvironnants: Water Street, Harbour Street, ChurchHill, Courthouse Hill, College Lane, Factory Lane,Convent Square, etc. Il y a aussi beaucoup de nomspropres: Monroe Street, Spencer Street, ainsi desuite.1a. La nomenclature des rues

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C’est l'un des noms de rue les plus drôles de la ville, etpourtant il s'agit bel et bien de son nom légal! L'idéefausse la plus répandue à son sujet est qu'il fait référenceaux croustilles ("chips") Lay’s. Or, la colline tire plutôt son nom farfelu du fait qu'il ysiégeait, il y a plusieurs générations, une scierie enactivité. On dit qu’on pouvait souvent apercevoir descopeaux de bois s’en échapper pour s'étaler sur le pavé.On ne parle donc pas de « croustilles » ici, mais bien decopeaux de bois! 1b. L’origine du nom de la rue " Hill O’Chips"

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Les noms de nos rues et leur prononciation peuvent sembleraléatoires. Vous avez raison : elles le sont!Nous avons la rue Brazil par exemple. Simple, non? Fait-elleréférence au Brésil, le pays d'Amérique du Sud? Pas du tout. Ellerime plutôt avec fragile. Prenons ensuite la rue Job. C’est emploi en anglais, n'est-ce-pas? Et bien non! Cela n'a rien à voir. Le nom de la rue rime plutôt avecl’aube. Il s’agit d’un nom de famille. D’autres exemples: Kenna’s Hill,Topsail Rd, Quidi Vidi.En tant que personne ayant passé toute sa vie à St. John’s, je vousconfie qu’on m’a déjà traité d’étranger lorsque j’ai mal prononcéces noms de rue! Juste pour que vous sachiez. Finalement, la rue Long (à ne pas confondre avec le chemin Long)est, ironiquement, la rue la plus courte de la ville! 1c. La prononciation des noms de rues

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Port naturel, le port de St. John’s est l’un des plus anciens en Amérique du Nord. Les Portugais ypêchaient souvent et, chaque printemps, participaient à la « bénédiction de la flotte », un événement aucours duquel un prêtre ou un évêque bénissait les navires pour qu'ils voyagent en toute sécurité. Cettecérémonie attirait une foule considérable et était comparable à la parade du Père Noël. Des bateauxallemands, japonais et portugais accostaient dans ce port tous les jours. La viande de phoque était l'undes produits les plus appréciés à bord de ces navires. Cependant, c'était un secret bien gardé! Pourobtenir de cette viande, il fallait s'adresser directement au capitaine. Si vous en demandiez à tout autremembre de l'équipage, il en niait l’existence.Le port de St. John's a été agrandi de 50 mètres à la suite de l'incendie de 1892. Les quais ont étéreconstruits entre 1959 et 1964, un projet estimé à plus de 20 millions, ce qui en faisait le projet le plusdispendieux jamais entrepris par le département fédéral des travaux publics à l’époque.2. Le port de St. John’s

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Impossible de parler du port sans parler dugrand incendie de 1892, qui est considérécomme la pire catastrophe qui se soit produitedans la ville. Malheureusement, il y en a eud'autres: la capitale fut touchée par 2 autresgrands incendies, nommés Great Fires, en 1819et en 1846. Selon les témoignages de W. J.Kent et du Révérend Moses Harvey, le 8 juillet1892 vers 17h, un homme fumant dans sonétable échappa sa pipe et celle-ci s’enflammainstantanément.À partir de Freshwater Street, le feu dévoral’extrémité Est de la ville en une heureseulement. Les résidents se réfugièrent dansdeux lieux principaux: la cathédrale anglicanede Saint-Jean-Baptiste et le parc Bannerman.3. L’incendie de 1892

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On dit que 12 000 personnes y ont perdu leur demeure.La population entière à l'époque n’était que de 30 000.Vu que les assurances ne couvraient que 5 millions des13 millions en dommages, la ville a gracieusementaccepté de l’aide financière de la Grande-Bretagne, desÉtats-Unis et des autres provinces du Canada, dontTerre-Neuve ne faisait pas encore partie à l’époque. Bien que j'en parle à la légère aujourd’hui, la destructionpar le feu est un thème récurrent dans l'histoire de St.John’s. Les incendies à répétition ont contribué à forgerun esprit de résistance dans la population et ont été lescatalyseurs d'une architecture innovante. D’ailleurs, c'estun excellent moyen d'impressionner les habitants parvos connaissances. Quand ils vous diront: « Lors del’incendie de St. John’s… », votre réponse devrait être « Lequel ? »... Humour = tragédie + temps.3. L’incendie de 1892 (suite)

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Faute potentielle?La première fois que j'ai fait le guide touristique,quelques touristes m'ont signalé une faute sur lespanneaux. « Le mot goulet n'existe pas, il faut diregoulot ». Depuis, je me suis donné pour mission d'aider àpromouvoir une signalisation en français correctedans la ville. J'ai donc rencontré la FFTNL et ParcsCanada pour leur poser la question: « Est-ce que c'estau gouvernement fédéral qu'il faut s'adresser? »J'étais fier.ère de mon ambition. Mais après quelques réunions, j'ai fini par comprendreque le mot goulet existe vraiment, et qu'il est bel etbien un synonyme du mot goulot. Tant pis. Au moins,j’ai appris un nouveau mot de vocabulaire! 4. Le goulot/goulet – The Narrows

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Le premier stationnement au centre-ville futconstruit par Bowring. Si ce nom vous ditquelque chose, c’est qu’il s’agit de la mêmefamille Bowring ayant fait don de 200 acresà la ville pour créer le parc Bowring situé à 6km de Water Street et notoirement difficiled'accès.Le type de stationnement le plus courant enville est celui sur rue, parallèle inversé, voireperpendiculaire - si vous avez de la chance.C'est pourquoi la majorité des gens quitravaillent au centre-ville se déplacent àpied. Vous pouvez imaginer l'utilité d'un telespace! 5. Le bâtiment Bowring

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À l'époque où ce musée était une gare enactivité, mes tantes venaient y accueillir lesmembres de la famille en visite des autreslocalités de la province. Bien que son nomofficiel soit « Le Caribou », toute la villel’appelait « la balle de fusil » (Newfie Bullet).Et ce même si le train en question étaitplutôt lent! (Un exemple typique del'humour terre-neuvien.) Le Newfie Bullet a donc effectué sonpremier voyage en juin 1898, et son dernier,de Port aux Basques à St. John’s, le 3 juillet1969. En savoir plus.6. Newfie Bullet, Coastal Railway Museum

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Apothecary Hall, qui est devenu le musée dela Pharmacie, est également une attractiontouristique populaire. Il a été construit entre1922 et 1986. Il n'est généralement pas inclusdans les visites guidées, et la plupart desgens passent devant sans le remarquer.Pourtant, son histoire est importante àraconter. Il a été conçu par l'architecte localJohn E. Hoskins. Né à St. John's, M. Hoskinsa travaillé sur plusieurs sites historiques de laville, notamment l'hôpital général et labasilique Saint-Jean-Baptiste.De nombreux témoignages font état dufantôme d'un pharmacien qui hantait lesphotos des entreprises voisines, notammentles Newman Wine Vaults. En savoir plus. 7. Apothecary Hall

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La construction des caves à vin de Newman s'estdéroulée de 1800 à 1845 et elle a une histoireassez amusante. Une des explications de la façondont Newman and Company ont commencé àfaire vieillir le vin dans le port de Terre-Neuvesuggère qu'il s'agit d'un accident heureux plutôtque d'une invention.Apparemment, un navire portugais en partancepour Londres fut contraint d'accoster à St. John'spour échapper aux pirates et au mauvais temps.Lorsque l'équipage retourna à Londres l'annéesuivante, la saveur s'était considérablementaméliorée! Et ainsi une entreprise était née.8. Newman Wine Vaults

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La légende veut que le site soitfréquemment visité par une série defantômes amicaux. Un couple ayant décidéd'organiser son mariage aux Newman WineVaults en 2011 nota que plusieurs de leursphotos comportaient quelque chosed'anormal. À l'arrière-plan, on pouvait voir unhomme vêtu d'habits d'époque et, plusintéressant encore, d'un tablier depharmacie à l'ancienne.Les habitants de la région l'ont baptiséJohn. En savoir plus.8. Newman Wine Vaults (suite)

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Bien qu'il soit relativement petit, ce café estun lieu très apprécié du centre-ville et ilaccueille souvent des musiciensmultilingues et des soirées de poésie. Deplus, des tableaux d'artistes locaux sonttoujours en vente sur ses murs. En face du café, on peut voir la grande ancre,qui fut jadis une épicerie. C’est-à-dire, avantqu'elle ne brûle... (humour).De la fenêtre du café, vous apercevrezl'extrémité du port de St. John’s et demystérieuses maisons. Ce qui nous amène à mon point suivant...9. The Battery Café

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Personnellement, c'est mon histoire préféréeà propos de la ville, et on ne la raconte pasassez souvent.Les numéros 31, 33, 35 et 37 de TemperanceStreet sont une série de maisons en rangéede trois étages, en pierre, connues sous lenom de Four Sisters (Les Quatre Soeurs).Monsieur Samuel Garrett, constructeur local,en avait commencé la construction en 1893comme cadeau de mariage pour ses quatrefilles, Lauretta, Emily, Eliza et Mary. Aprèsavoir achevé le 31 et le 33, il fait une pause en1897 afin de construire un autre bâtimentbien connu de la ville, la Cabot Tower.10. La maison des Quatre Sœurs

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Lauretta, jeune mariée, emménagea au numéro35 en 1901, tandis qu'Emily s’installa au numéro37. Les filles de Garrett n'ont jamais habité lesnuméros 31 et 33. La troisième fille, Eliza,continua à vivre avec sa mère dans la maisondes Garrett au 2 Duckworth Street. Sa dernièrefille, Mary, mourut d'une maladie à l'âge de 24ans. L'histoire raconte qu'un tunnel souterrain reliaitchacune des quatre maisons, afin que les sœurspuissent se rendre visite malgré la pluie et laneige. Cela a dû être confirmé par lesconstructeurs du quartier car le tunnel s'esteffondré à plusieurs reprises au fil des ans, ladernière fois en juillet 2022. Le tunnel reliait nonseulement les quatre sœurs, mais aussi le 2Duckworth Street, ce qui permettait à la famillede rester connectée en tout temps.10. La maison des Quatre Sœurs (suite)

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Crédits photos SI VOUS SOUHAITEZ CONTINUER CE TOUR GUIDÉ, CONTACTEZ LIZ POUR PRENDRE RENDEZ-VOUS: @LIZFAGANMUSIC (INSTAGRAM)WWW.LIZTHELINGUIST.CAWikimedia CommonsNewfoundland and Labrador HeritageDeanspic @ FlickrPaula B @ FlickrLiz FaganBattery Café TheOvercastwww.exploretnl.cawww.salutcanada.ca