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Message De l'écoute à l'action :Récit illustré d'une journée surla participation des enfants etdes jeunes

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Le 20 novembre 2024, au Cœur des sciences de l’UQAM, s’esttenue la journée expéri-clinico-scientifique sur la participation desenfants et des jeunes. Organisée par l’Institut universitaire jeunes endifficulté (IUJD) et le Collectif Ex-Placé DPJ, cette journée visait àmettre en lumière l’importance d’intégrer les jeunes dans lesdécisions qui les concernent. L’événement a rassemblé des réflexions, des connaissances et desexpériences issues de l’équipe organisatrice, de partenaires,d’acteurs et actrices des milieux cliniques ainsi que de personnesexpertes de vécu. Les conférences ont exploré plusieurs aspects dela participation : sa définition, son importance et ses bienfaits, lesconditions favorables à son exercice, ainsi que des moyens concretspour l’encourager, illustrés par des exemples de contextesimpliquant des enfants et des jeunes. Pour capturer l’essence de cette journée, nous avons fait appel àSimon Dupuis, illustrateur et facilitateur graphique. En direct, il aréalisé des croquis spontanés mettant en images les idéespartagées, tant par les conférencier·ère·s que par le public. Ce document est le récit illustré de cette journée enrichissante !Il s’adresse à toutes les personnes travaillant auprès des enfants etdes jeunes, à celles qui ont participé et souhaitent revivre cetteexpérience, ainsi qu’à toute personne intéressée à faire une plusgrande place à la participation des jeunes. Pour en savoir davantage sur le sujet, visitez cette pageCommunauté d'intérêt droits et participation | IUJD 3Une journée en images Institut universitaire Jeunes en difficulté du CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal

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Pour lancer la journée et briser la glace, nous avons poséune question aux participants :En un mot, si tout le monde pouvait voter, qu’est-ce que ça changerait ?Cette question avait pour but de nous faire réfléchir à cequ’une plus grande participation des jeunes pourraitapporter à notre société.Les réponses qui ont émergé reflètent une idée puissante :lorsque nous considérons les enfants et les jeunes commedes acteurs du changement, nous ne faisons pas quereconnaître leur voix, nous ouvrons aussi la voie à denouvelles manières de penser et d’agir.Voici, en image, les mots qui sont revenus le plus souvent.5Un premier échange pourouvrir la réflexion Institut universitaire Jeunes en difficulté du CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal

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Qu’est-ce qu’on entend parparticipation ? Pour les enfants, participer signifie qu’ils et elles :peuvent poser des actions pour leur propre bien-être ;peuvent donner leur opinion ;seront bien écoutés ;ont besoin qu’on leur partage l’information nécessaireet qu’on les aide à comprendre le processus de prisede décision ;qu’on garde leurs idées, c’est-à-dire qu'elles aient uneréelle influence sur les décisions prises !7Lors de la journée d’échange, la participation a étédéfinie, entre autres, à partir d’un modèle développépar des enfants dans le cadre d’une rechercheparticipative.Il comporte cinq dimensions.Institut universitaire Jeunes en difficulté du CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal

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Participer… mais à quoi exactement ?Les enfants et les jeunes devraient avoir la possibilité de s’impliquer, s’ils le souhaitent, à différents niveaux, dans les décisions qui concernent: 9Leur quotidien, comme choisir leurs vêtements,leurs repas, leur routine, ainsi que leurs activités etleurs ami·e·s.Leur parcours de vie, comme leur pland’intervention, le choix de leur école, leur santé ouleur placement.La vie en institution, comme l’engagement ausein de comités d’usagers, d’une évaluation deprogrammes ou d’une démarche d’amélioration depratiques ou de services.La société, par exemple par l’entremised’associations, de regroupements sportifs,d’activités politiques ou de bénévolat, de groupesmilitants ou de revendications, ou de savoirsscientifiques, comme des projets de recherche.Institut universitaire Jeunes en difficulté du CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal

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Quels sont les bénéfices ? Lorsque les jeunes sont exclus des décisions qui lesconcernent — que ce soit parce qu’on ne leur donne pasl’occasion de s’exprimer, que leurs opinions ne sont pasprises en compte ou qu’ils ne sont pas perçus comme desacteurs influents — ces décisions ne sont plus perçuescomme des choix éclairés, mais comme des contraintesimposées. 11À l’inverse, leur participation active permet de : Renforcer leur sentiment d’appartenance; Accroître leur engagement dans leur parcours clinique; Développer leur agentivité et leur capacité à agir sur leurpropre vie; Favoriser des relations de confiance et une expressionlibre; Acquérir des compétences essentielles, comme lanégociation, la prise de parole en public et la résolutionde problèmes. Institut universitaire Jeunes en difficulté du CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal

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Participation et protection :un équilibre essentielPar souci de protection, certains intervenant·e·s peuventhésiter à offrir aux enfants des occasions de participation,percevant cela comme un potentiel risque.Pourtant, participation et protection ne s’opposent pas,elles se complètent. Encourager la participation, c’est aussirenforcer la sécurité et le bien-être des enfants. Uneapproche trop axée sur l’évitement du risque pourraitinvolontairement limiter leur engagement, voire leurdéveloppement global.Les jeunes ont aussi le droit d’être accompagnés, et lesadultes sont des alliés pour les soutenir dans leursdécisions et dans leurs démarches d’exploration.13Institut universitaire Jeunes en difficulté du CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal

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D’autres pistes d’actionsincontournables15Bâtir une relation de confiance :Écouter activement, avec respect et sans jugement.Créer des espaces d’échange naturels et accessibles (ex.restaurant, parc).Informer et soutenir l’implication des jeunes dansl’évaluation et l’intervention :Expliquer clairement les choix et le contexte qui les concernent.Prendre en compte leur point de vue dans une vision globale deleur bien-être.Créer un environnement propice à leur participation :Offrir des occasions concrètes de participation.Valoriser leurs idées et leurs contributions.Garantir des espaces de discussion confidentiels.Encourager la participation collective :Intégrer les jeunes à des comités.Favoriser la collaboration entre pairs.Encourager les sports, les loisirs, les arts, le bénévolat, etc.Se positionner comme allié dans la défense de leurs droits :Soutenir leur autonomie et leur capacité à s’exprimer.Garantir un accès clair aux recours et aux mécanismes deplainte.Garantir l’accès à des recours pour faire valoir leurs droits ouporter plainte.Institut universitaire Jeunes en difficulté du CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal

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Chaque comportement a un sensL’une des personnes expertes de vécu présentes lors de lajournée a souligné l'importance de décoder lescomportements des jeunes en difficulté.Derrière ces comportements, il y a une histoire, uneémotion, un besoin. La participation commence par l’accueilde ce qu’ils vivent.Ce que les jeunes expriment – parfois avec colère,opposition ou silence – mérite d’être entendu. En leuroffrant un espace d’écoute et de compréhension, on leurpermet de prendre leur place et de s’impliquer pleinement.17Institut universitaire Jeunes en difficulté du CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal

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Le cercle vertueuxLes adultes voient l’enfant comme une personne à partentière et autodéterminée, c’est-à-dire légitime à faire deschoix et à prendre des décisions.191. Reconnaissance par les adultesL’avis de l’enfant est sollicité, pris en compte et validé. Il sesent écouté et respecté dans ses opinions.2. Sentiment de pouvoir d’agirLes décisions sont prises par l’enfant avecl’accompagnement des adultes. Il se sent concerné. Ilprend des initiatives.3. Participation aux décisionsLes décisions prises sont en cohérence avec les besoins etles émotions de l’enfant. Il ressent un vrai pouvoir d’agir.Les relations se construisent sur la réciprocité, l’affirmationde soi et l’écoute de l’autre, chacun étant vu comme unepersonne autodéterminée.4. Pouvoir en actionInstitut universitaire Jeunes en difficulté du CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal

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Des exemples concretsde participation des enfants et des jeunesprésentés lors de la journée 20Institut universitaire Jeunes en difficulté du CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-MontréalCliquez sur les logos pour en savoir plus!

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Réalisé par le Collectif Ex-Placé DPJ en collaboration avecExeko, Droit de cité est une initiative d’éducation juridiqueet de co-création ayant abouti à la publication du toutpremier livre sur les droits des jeunes placés, conçu par etpour eux.Chaque semaine, une quinzaine de jeunes ayant uneexpérience de placement se réunissait pour approfondirleur compréhension de la Loi sur la protection de lajeunesse, analyser les conventions, chartes et loisapplicables à leur réalité, et partager leurs vécus. À traversces rencontres, ils ont également examiné l’applicationconcrète de ces règles au sein des services de la DPJ.Ces échanges ont donné naissance à un ouvrage qui viseà rendre la justice plus accessible aux jeunes actuellementplacés dans les services de protection de la jeunesse àtravers le Québec.23Institut universitaire Jeunes en difficulté du CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-MontréalLivre Droit de cité

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Centre éducatif communautaire René-GoupilCe centre d’éducation populaire, bien ancré dans le quartier Saint-Michel-Est à Montréal, répond aux besoins des résidents en offrant unespace d’engagement où les jeunes, âgés de 6 à 18 ans, jouent unrôle central. C’est un lieu où la participation des jeunes est valoriséeet soutenue à travers diverses activités.Lors de cette journée, cinq jeunes — Obed, Sharlie, Sara El, Samuelet Valéry — ont partagé leurs premières expériences de participationcitoyenne au CECRG. À travers des ateliers, des consultations dans le quartier et desactions collectives, ils ont appris à prendre la parole, à s’impliquer età défendre des causes, notamment celle de la pérennité des centresd’éducation populaire. Ces expériences ont renforcé leur consciencesociale et leur confiance en leur pouvoir d’agir.Le CECRG est un lieu sécurisant et de confiance pour ces jeunes,qu’ils considèrent parfois comme une seconde maison. Ils peuvent yexpérimenter de nouvelles initiatives, encouragés par des adultes. Lesenfants et les adolescents, en tant que citoyens à part entière,apportent des idées pertinentes et jouent un rôle clé dans ledéveloppement de leur communauté.Leur participation active est essentielle pour faire avancer les choses !25Institut universitaire Jeunes en difficulté du CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal

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Comités des jeunes d’AIRE OUVERTEDepuis la création du comité des jeunes dans le cadre dudéploiement d’Aire ouverte, des retombées positives ont étéconstatées tant pour les jeunes qui s’impliquent que pour nosservices.En plus d’être consultés pour améliorer l’accueil et l’offre deservices, le comité joue un rôle actif en revendiquant deschangements et en militant pour des améliorations qu’il jugeessentielles, notamment en ce qui concerne l’utilisation destechnologies et des réseaux sociaux pour mieux rejoindre les jeunes.Lors de la journée, deux jeunes, Thomas et Kevin, sont venus entémoigner : ce comité leur appartient. Ils choisissent eux-mêmes lesenjeux sur lesquels ils souhaitent travailler et la manière dont ilsveulent s’y prendre, tout en tenant compte des contraintes auxquellesils sont confrontés.Cette dynamique a créé une influence bidirectionnelle entre lecomité des jeunes, l’équipe de gestion et les intervenants, favorisantainsi un dialogue enrichissant et une amélioration continue desservices.27Institut universitaire Jeunes en difficulté du CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal

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Pédiatrie sociale en communautéLa pédiatrie sociale en communauté est un modèle de médecinesociale intégré qui combine la médecine, les sciences sociales et ledroit. Son objectif est de réduire ou d'éliminer les sources de stresstoxique qui affectent le développement et le bien-être des enfantsvulnérabilisés par leur contexte de vie difficile.De manière concrète, les présentateurs·trices ont soulignél'importance pour les adultes responsables des comités :29D'accompagner les partenaires pour encourager uneparticipation active des enfants ;D’adopter une approche collaborative avec les enfants ;D’être prêt·e·s à lâcher prise sur leurs propres objectifs pourprivilégier ceux des enfants.Institut universitaire Jeunes en difficulté du CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-MontréalLes enfants du comité des droits ont exprimé leur avis sur la manièredont ce modèle favorise leur participation en soulignant ceci : En nous écoutant et en nous faisant participer si on en a envie !

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Comité consultatif de jeunes du CCSMTLLa Direction du programme jeunesse et la Direction de la protectionde la jeunesse du CIUSSS Centre-Sud-de-l'Ile-de-Montréal ont mis surpied un nouveau comité consultatif composé d'anciens etd’ancien·e·s jeunes qui ont été suivi·e·s en protection de la jeunesse.Le comité a pour objectifs d’améliorer les services et l’expérience desuivi des jeunes, d’intégrer leur voix dans les projets et priorités desdirections jeunesse et de valoriser leurs connaissances et expériencesen lien avec les services reçus.Lors de la journée, trois jeunes sont venus partager leur expérienced’implication au sein de ce comité. Leur engagement est motivé parle désir que leur voix contribue à l’amélioration des pratiques enprotection de la jeunesse.31Institut universitaire Jeunes en difficulté du CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal

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En 2023, le projet RAP a été lancé avec des adolescentes ayant vécude l’exploitation sexuelle ou à risque élevé d’en vivre. Cinq jeunes,placées en Centre de réadaptation pour jeunes en difficultéd’adaptation (CRJDA), ont travaillé avec trois adultes facilitatrices pourcoconstruire des solutions visant à améliorer l’intervention. Ceprocessus a permis de donner une vraie voix aux jeunes et de centrerleurs besoins au cœur du projet.À la fin de ce travail, les cinq participantes ont proposé unetrajectoire de services mieux adaptée à leurs réalités. Elles ontformulé plusieurs recommandations dont : la création d’un outild’analyse des besoins pour les jeunes en CRJDA sous la LPJ etl’élaboration d’une formation destinée aux jeunes « à risque » ainsiqu’aux intervenants, en valorisant leur savoir expérientiel.À la fin de la première phase, trois participantes ont été embauchéescomme assistantes de recherche et travaillent maintenant commecochercheuses expertes de vécu. Quatre autres adolescentes, âgéesde 14 à 17 ans, ont rejoint le projet pour les phases suivantes. Unconstat majeur a émergé : la participation active des adolescentesdans les décisions qui les concernent est essentielle. Elle permetd’accroître l’autonomie, d’améliorer les interventions, d’apporter del’espoir, de réduire la méfiance et de renforcer la relation jeune-adulte, tout en favorisant l’engagement social.33Institut universitaire Jeunes en difficulté du CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal Projet RAP | Reines au pouvoirLes enfants et les jeunes sont une ressource, pas seulement une cible d’intervention !

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La participation des jeunes : un engagement collectif35La participation des enfants et des jeunes nous invite à imaginer unmonde plus juste, inclusif et durable, où leurs idées et expériencesdeviennent le moteur de la transformation sociale.Pour clôturer la journée, nous avons posé cette question auxparticipant·e·s :Quel est votre engagement pour favoriser la participation des enfants et des jeunes dans l’année à venir ?Voici quelques réponses inspirantes :Être plus à l’écouteFaciliter leur expressionEn discuter en équipeLeur faire confiance...Et vous, quel sera votre engagement ?Institut universitaire Jeunes en difficulté du CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal

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Félixe, Comité des droits des enfants en pédiatrie sociale en communauté Dupont, Marie-Eve, Collectif Ex-placé DPJElissa, Comité des droits des enfants en pédiatrie sociale en communauté Fugère, Christine, CCSMTLJobin, Pascal, IUJDJoly, Marie-Pierre, IUJD Lafantaisie, Vicky, Université du Québec en OutaouaisLafleur, Maygane, Projet RAP Langevin, Simon, Aire ouverte Centre-SudLeclair Mallette, Isabelle-Ann, IUJD Prieur, Nathalie, Centre éducatif communautaire René-GoupilSaher, Malika, Institut de pédiatrie sociale en communautéTaillefer, Melyna, Projet RAP Turcotte, Marie-Eve, Institut de pédiatrie sociale en communauté Tremblay-Hébert, Sophie, IUJD Vargas Diaz, Rosita, Université LavalVincent, Comité droits des enfants en pédiatrie sociale en communautéYero Sylla, Saly, Collectif Ex-placé DPJ37Pour en savoir plus sur la journée sur la participationCréditsIllustrations: Simon DupuisRédaction et coordination du projet: Marie-France Blais, IUJDContribution à la conception du document (en ordre alphabétique):Mise en page graphique: Monia Carrier, IUJDCitation suggérée: Blais, M-F; Félixe; Dupont, M-E; Elissa; Fugère, C.; Jobin, P.... Yero Sylla, S. (2025). De l’écoute à l’action: Récit illustré d'une journée sur laparticipation des enfants et des jeunes. Institut universitaire Jeunes en difficultédu CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal.